Les faits marquants du renouvelable en 2017
L’année 2017 a été marquée, en Algérie et dans le Monde, par plusieurs faits importants dans les domaines de l’environnement, des changements climatiques, des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Comme les articles que nous avions publiés dans les années précédentes, cet article se veut être une rétrospective de l’année 2017 et revient sur les faits les plus marquants.
Dans le monde
Le dossier des changements climatiques continue de marquer l’actualité en 2017, et ce malgré l’annonce du Président Américain du retrait de son Pays de l’Accord de Paris conclu à Paris en Décembre 2015 et entré en vigueur en Novembre 2016. Un constat alarmant sur l’état du climat de la terre a été dressé par plusieurs organisations de l’ONU dont l’Organisation Mondiale de la Météorologie où des records de plusieurs indicateurs du bouleversement climatique ont été atteints en 2017. La période 2013 à 2017 constitue les cinq années les plus chaudes dans l’histoire. Malgré l’absence d’El Niño, une élévation de température de la surface de la terre de l’ordre de 1,1°C depuis l’ère préindustrielle a été enregistrée.
Après une stabilité de trois ans consécutifs, les émissions de dioxyde de carbone se sont reparties à la hausse en 2017 et devraient atteindre 36,8 milliards de tonnes de CO2 vers la fin de l’année, soit une croissance de 2% par rapport à l’année 2016. Cette augmentation des émissions de carbone constitue un signe négatif pour la transition écologique et la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur les Changements Climatique. La COP24 sur les changements climatiques de 2018 devra se pencher sur cette situation dans le cadre de « Global Stocktake » ou Bilan Mondial.
De l’autre côté, les Énergies Renouvelables poursuivent la tendance haussière depuis 2009 avec une croissance annuelle de 8-9 % et affichent des niveaux record vers la fin de l’année 2016. Avec un taux de croissance de 8,7 % en 2016, la capacité installée en renouvelable a atteint un record de 2006 GW, selon l’Agence Internationale des Énergies Renouvelables (IRENA), tirée principalement par le solaire avec 32 % et l’éolien avec 12%. Selon les prévisions de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) publiées en 2017, la capacité installée du renouvelable verra une croissance de 43 % en 2022, grâce à des nouvelles installations du solaire photovoltaïque en Chine et en Inde. Selon le même rapport, le solaire photovoltaïque rentrera dans une nouvelle ère dans les cinq prochaines années grâce à la réduction des coûts, la dynamique des marchés notamment en Chine et l’amélioration des politiques favorisant le déploiement à grande échelle du solaire.
En Algérie,
Pour la première fois en Algérie, un Ministère de l’Environnement et des Energies Renouvelables a été créé en 2017. Un Cluster Energie Solaire composé de 15 entités, parmi lesquelles des entreprises économiques et des entités du secteur de la recherche et du développement a été créé en 2017.
Cette année a été distinguée par l’achèvement du programme de réalisation des 22 centrales photovoltaïques par l’entreprise SKTM, filiale de SONELGAZ dans les hauts plateaux et dans le sud, d’une capacité totale de 343 MW. Une unité de statut privé, "Aurès Solaire", de production de panneaux photovoltaïques d’une capacité de 30 mégawatts a été mise en service en 2017.
Le programme d’efficacité énergétique a connu une dynamique aussi bien dans le secteur du bâtiment que dans les secteurs du transport (conversion au GPL) et industriel, en partie grâce à la loi de finances 2017 qui a introduit une nouvelle taxe intitulée Taxe d’efficacité énergétique (TEE) qui contribue à l’alimentation du Fonds national pour la maîtrise de l’énergie et pour les énergies renouvelables et de la cogénération.
La formation supérieure (Licence, Ingénieur, Master, Doctorat) et professionnelle (Technicien et Technicien Supérieur) dans le domaine des énergies renouvelables a été généralisée en 2017 dans plusieurs universités, écoles supérieures et centres de formation professionnelle.
Conscient que la transition énergétique doit être amorcée d’abord au niveau des collectivités locales, le Ministère de l’Intérieur, des Collectivités Locales et de l’Aménagement du Territoire a organisé des formations et des séminaires au profit des cadres des collectivités locales des différentes wilayas du pays "Formation Homme Energies Renouvelables" afin d’accompagner la réalisation des projets dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.
Lors de la tenue de la COP23 sur les changements climatiques en Novembre 2017 à Bonn, Allemagne, l’Algérie a réitéré son engagement à contribuer à l’effort global de réduction des émissions des gaz à effet de serre à travers une série de mesures notamment le déploiement des deux programmes des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.
Par ailleurs, le Centre de Développement des Energies Renouvelables (CDER) a enregistré en 2017 une croissance remarquable en matière de production scientifique et technologique se traduisant par les chiffres clés suivants ; 195 publications indexées dans la base de données Scopus, 41 soutenances de doctorat dans le domaine des énergies renouvelables, 14 habilitations universitaires, 08 brevets d’invention, 07 conventions de partenariat avec le secteur socioéconomique et bien d’autres.
Plusieurs inventions ont été réalisées dans divers domaines d’application du renouvelable pour répondre à des problématiques identifiées dans différents secteurs d’activité tels le transport, l’environnement, l’agriculture, l’habitat et l’énergie.
Durant l’année 2017, le CDER a publié un nouvel atlas éolien qui est réalisé sur la base de données de vitesse de vent horaires et trihoraires enregistrées sur 10 années consécutives de 2004 à 2014 dans 74 stations météorologiques de l’ONM et 21 stations supplémentaire des pays limitrophes. Il a également élaboré des cartes des ressources géothermiques de l’Algérie selon une classification chimique et a développé la deuxième version de l’Application RETA 2.0 – Réglementation Thermique Algérienne en intégrant la nouvelle règlementation thermique algérienne du bâtiment apparue en 2017.
Dans un autre volet, le CDER a mis en place une station d’observation atmosphérique au niveau du CHU Mustapha Pacha au courant de l’année 2017 en vue de mesurer en continue et en temps réel les concentrations des principaux polluants présents dans l’air à l’état gazeux et/ou particulaire et d’évaluer leurs impacts sur la santé, l’intensité du rayonnement solaire et la production des énergies renouvelables.
Quant aux projets de recherche nationaux, des conventions de subvention de 28 projets à impacts socio-économiques ont été signées entre l’EPST CDER et la Direction Générale de la Recherche Scientifique et du Développement Technologique en 2017.
Sur le plan du déploiement du renouvelable sur le terrain, l’EPST CDER, par le biais de sa filiale ER2 (Etudes et Réalisations en Energies Renouvelables) a réalisé des projets d’électrification solaire des foyers et de pompes pour des puits d’eau potable dans le parc national Tassili N’ajjer (wilaya d’Illizi) et le parc national de l’Ahaggar (Tamanrasset) et dans des sites stratégiques.
Professeur N. YASSAA,
Directeur du CDER
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