Quelles répercussions aurait la crise du pétrole sur le développement du renouvelable ?
Prof. Noureddine Yassaa , Directeur de l’EPST CDERProf. Noureddine Yassaa , Directeur de l’EPST CDER
La chute libre des cours du baril de pétrole, de plus de 50% depuis Juin 2014, a suscité des interrogations quant à ses répercussions sur la transition énergétique et plus particulièrement sur le déploiement du renouvelable dans le monde.
Dans ce contexte, il est utile de préciser que la part du pétrole dans la production de l’énergie électrique ne représente pas plus de 1% en Europe et en Amérique du Nord et environ 10% dans certains pays en développement, comme l’Inde. En effet, les centrales de génération de l’électricité fonctionnent en quasi-totalité avec le gaz dont les prix sont déjà en baisse et suivent un autre mode de marché.
D’autre part, il est à noter que la chute des prix du pétrole affecte la rentabilité des hydrocarbures de source non conventionnelle dont le coût de production est supérieur de 3 à 6 fois le cout d’exploitation des hydrocarbures conventionnels. De ce fait, le développement du secteur des énergies renouvelables n’est pas directement affecté.
Certaines mesures de réduction des subventions sur l’énergie fossile qui s’élèvent à 550 milliards de dollars dans le monde, prises par certains pays (le Mexique, la Malaisie, le Venezuela, le Taiwan), pourraient avantager le développement des énergies renouvelables qui se déploient sans subventions dans plusieurs pays (Allemagne par exemple).
La chute des cours du pétrole pourrait contribuer à relancer le marché carbone en vue d’alimenter le fond vert climat longuement débattu lors de la COP de Lima sur les changements climatiques afin d’engager des actions permettant de maintenir le réchauffement climatique à 2°C.
En Algérie, l’efficacité énergétique et l’économie d’énergie devraient avoir toute leur place en cette conjoncture de chute des prix du pétrole. A ce titre, le Ministère de l’Energie présentera prochainement un nouveau programme en vue de promouvoir l’efficacité énergétique et lutter contre le gaspillage d’énergie dans tous les secteurs. L’isolation thermique et la promotion de l’utilisation des chauffe-eaux solaires et des climatiseurs solaires dans le secteur du bâtiment, la transition vers les carburants légers (GPL, GLC, GNL) et un contrôle rigoureux de l’utilisation des équipements énergivores (ménagers, transport,...) sont autant d’actions permettant de préserver nos ressources énergétiques.
Par ailleurs, en dépit des chutes des prix du pétrole, et dans le souci de diversifier et de sécuriser nos ressources énergétiques, le gouvernement algérien a tenu à préciser dans le dernier conseil des ministres, qu’il continue à encourager le développement des énergies nouvelles et renouvelables.
Prof. Noureddine Yassaa , Directeur de l’EPST CDER
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